may-line +( dans la vie il faut savoir compter ; mais pas sur les autres.)

« Bon tu m'ouvres cette porte ou bien ? » « Va te faire foutre ; ça te va ? » « Qu'est-ce qu'il y a encore ? » « Tu sais très bien de quoi je parle ; tu peux arrêter ton cirque. » C'est ainsi que Jaheim soupira longuement, tandis que je ne cessais de l'observer du coin de l'oeil ; prête à tirer chacun des rideaux de la chambre, afin de couper court à toute discussion, mais en vain. « C'est vrai j'étais à cette soirée hier, mais il s'est rien passé. » « Ça t'aurais fait mal de m'envoyer un seul message ? » Je restais ferme, du moins je tentais, mais cela ne durait que très rarement plus d'une dizaine de minutes. En réalité, je ne m'attendais pas quelconque réponse de sa part, je me doutais d'avance qu'il trouverait toujours une excuse des plus bidons, mais qui ferait une fois encore l'affaire. Faut croire, que je me plaisais à me noyer dans chacun de ses mensonges. « C'est ouvert, tu peux rentrer. » Malgré toute la volonté du monde, je ne parvenais pas à lui tenir tête et lui faire entendre raison. Quotidiennement, lorsque mes parents furent de sortie, je laissais la porte d'entrée ouverte, afin que Jaheim n'ait pas à sonner, mais actuellement, l'heure n'était pas à la fête, ce pourquoi il ne s'était pas permis d'agir comme bon lui semble. « Tu comptes faire la gueule toute la soirée ? » En effet ; je m'avouais totalement désintéressée par sa présence, en apparence du moins. « J'suis ta copine merde, pas ton jouet. » Pourtant, je fus littéralement dépitée, lorsque je l'aperçus restais totalement de marbre face à mes propos. Était-ce si compliqué de faire, si ce n'est semblant d'être d'accord ? De toute évidence, je restais persuadée de passer une fois encore pour la fautive de l'histoire ; la méchante qui manque cruellement de confiance en son compagnon, celle qui ne récolte que ce qu'elle sème. « Qu'est-ce que tu viens faire là ; sérieusement ? » Puis je me rendais compte que depuis son arrivée, je ne l'avais pas encore approché, ouais je n'avais jusqu'à présent pas fait un pas en sa direction. Âgés tous deux d'une vingtaine d'année, tout ou plus, et malgré toute la volonté du monde, mener à bien une relation, fut davantage plus difficile que ce que nous l'avions imaginé.

« Elle était bonne au moins ? » « May ; attends. » Ce n'était pas dans mes habitudes, me mettre à pleurer et partir à toute allure tel un film à l'eau de rose, mais cette fois, c'était bien différent. La cerise sur le gâteau. Si je ne m'étais pas durant l'espace d'une seconde doutée de ce qui m'attendait en franchissant cette porte, jamais, non jamais, je n'aurait foutu les pieds chez cet enfoiré. « Espèce de fouteur de merde! Tu te fous vraiment de ma gueule. » Voilà, qu'il essayait de me retenir, mais c'était trop tard, le mal était fait et je ne pouvais prétendre à quelconque rumeur, puisque je fus principalement témoin de la tromperie de Jaheim avec cette pétasse brune. « C'est pas ce que tu crois. » « J'suis vierge, pas stupide. » Si cette réplique le fit sourire, quant à moi j'étais bien loin de trouver ça très drôle. Encore une fois il n'avait aucun argument, seulement parce qu'il ne m'aimait pas ou pas assez pour pouvoir se justifier de son geste un brin dégradant. La question de ma virginité avait été un frein à notre couple et ce depuis le commencement, ma confiance était-elle que je refusais encore de me donner à mon " pseudo " compagnon. Faut croire, que dans le fond, ça n'était pas plus mal. « J'me casse ; je veux plus rien savoir de toi ; plus jamais. » La pilule fut bien difficile à avaler pour l'un comme pour l'autre. Jusqu'à présent, je n'avais fait que douter de sa fidélité, mais en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, j'avais été fixée. Voilà ; comment se faire duper en beauté, par une personne que vous pensiez connaitre mieux que quiconque sur cette putain de terre. C'est ainsi, que toutes ces années d'amitié furent littéralement bafouées en moins de temps qui ne faut pour le dire. En effet, Jaheim et moi, ça ne date pas d'hier, mais bien à notre enfance. Meilleurs amis autrefois, ; aujourd'hui, il ne reste rien, absolument rien de toutes ces années, si ce n'est un gout d'amertume trop prononcé.

Une année s'est écoulée. Âgée de vingt-ans, je n'ai pas hésité à tout quitter mon pays natal qu'est l’Angleterre pour New York. mes parents pouvant subvenir comme il se doit à chacun de mes besoins, j'ai pu m'installer sans difficulté, sans avoir à me soucier des problèmes financier visant parfois les étudiants. Concernant cet enfoiré de Jaheim, c'est une autre histoire. Ce n'est pas en changeant de ville ni même de pays, qu'on parvient à tirer un trait sur un passé parfois difficile, et j'en fais encore la douloureuse expérience. Depuis, notre dernière rencontre, nous, nous sommes plus adressés la moindre parole, comme prévu dirons-nous. Bien qu'actuellement je me plais à garder le silence, il est évident que je ne l'oublie pas. Ironie du sort, ma première relation, fut aussi ma dernière. Faut-il remettre cet échec sur nos tempéraments totalement opposés ? Fréquemment il m'arrive de me poser de nombreuses questions, et réfléchir à ce qu'aurait pu ressembler notre avenir ensemble, honnêtement ça me fout les boules, pourtant je suis persuadée de valoir plus que ça. Je dois pourtant, le reconnaitre. Il me manque, c'est atroce, il m'arrive quelques fois de tout vouloir claquer et rentrer, ou seulement lui envoyer un banal et simpliste message, mais cela, est un semblant au-dessus de mes forces. Après tout, comment effacer le souvenir d'un individu avec lequel vous avez grandi depuis que vous avez foutu les pieds à la maternelle ? En fin de compte ; ça passera...Comme tout le reste en fait.