oh baby baby, it's a wild world. ► MAYA

Etre tout seule comme enfant dans la famille Rhodes ne me dérangeait pas. J'avais l'habitude de vivre sans frères et soeurs, j'avais mes parents rien que pour moi. Et si j'avais le malheur de m'ennuyer, j'allais toujours voir des amis ou même en inviter à la maison tellement il y avait de la place. Mais pour mes parents, une petite fille s'était déjà bien assez. Je devais avoir neuf ans, à peu près, lorsqu'une nouvelle élève dans ma classe débarqua. Elle était mince, brune et tout le monde la trouvait belle. Moi, y compris. J'allais vers elle, pour faire connaissance et je n'hésitais pas à l'inviter chez moi le jour suivant. Je l'adorais, il fallait qu'elle fasse absolument connaissance avec ma famille car la jeune demoiselle était placée dans un institut spécial pour enfants à la recherche de parents. Bon, ça portait une autre nom, d'accord. Mais c'était comme ça qu'elle appelait son endroit. D'ailleurs, je n'étais même pas sure qu'elle puisse quitter son domaine pour aller jouer chez ses copines. Elle me faisait de la peine à dire qu'elle ne se sentait pas à l'aise toute seule. J'étais vraiment accrochée à elle et je refusais de la laisser comme ça. Je suppliais, matin, midi et soir, toutes les heures mes parents pour qu'ils se décident à l'adopter. Que voulez-vous, j'étais petite et j'avais le coeur sur la main. Papa et maman ne cherchaient même pas à comprendre pourquoi je réagissais comme ça. Alors je décidais de bouder, de ne plus leur parler à par un bonjour, merci, au revoir. Et ça a fonctionné. Quelques mois plus tard, le temps de faire les procédures d'adoption, Dixie emménagea chez nous, dans notre famille, dans notre coeur.
Nous grandissions ensemble, toujours liées comme s'il y avait réellement un lien de fraternité. Dixie avait un talent fou pour la danse, mais elle n'osait pas aller de l'avant alors que je voyais déjà une grande danseuse étoilée dans quelques années. Je l'avais donc motivée avec tout mon encouragement. Dixie avait beau être une fille sage, adorable et tout ce qui suit, elle manquait beaucoup de confiance en elle pour ce qui est d'aller vers les autres. C'était comme si elle était intimidée. Pour remédier à cela, j'organisais souvent des fêtes où plusieurs de mes amis s'intéressaient à elle. Ma soeur progressait et j'étais fière de lui avoir porté mon aide. Je l'aime vous savez, et rien ni personne ne pourra m'en séparer. D'ailleurs, une fois atteint l'âge décisif, j'avais peur que nous soyons à nouveau séparées à cause des études, ou d'un copain, ou que-sais-je. J'étais morte de trouille. Mais nos parents ont eu la brillante idée de nous acheter un appartement à deux. C'était l'idéal et j'étais tellement heureuse de vivre encore avec Dixie. C'était étrange, mais je ne voulais pas la laisser seule, cela ne rassurait pas trop. Je veillerai toujours sur elle, quoi qu'il arrive.