❝ young, wild and free. ❞

when i was a child, i was a jedi.
le problème avec les parents, c'est qu'ils ne sont jamais foutus d'élever leurs gosses correctement. il y a les gentils gamins qui deviennent capricieux parce qu'ils ont trop été gâtés, il y a les gamins peu sûrs d'eux qui finiront sans aucune vie sociale - scotchés à leurs écrans - parce que leurs parents les auront sur-protégés, il y a les petites princesses chouchoutées par leurs mères qui finiront garces sans aucun doute, il y a les pauvres cloches qui ne comprennent rien à la vie qui deviendront caissière ou fleuriste, il y a les petites filles naïves et timides qui se feront briser le cœur par un homme et qui se transformeront subitement en biatch, il y a les premiers de la classe qui auront le malheur de devenir scientifique - de gagner un max d'argent - mais qui mourront sans aucune femme ni enfant, il y a les vilains garnements - un peu polissons - qui verront de très près la prison et qui risqueront fortement de ne pas prendre le bon chemin, il y a les effacés qui ne changeront rien à leur caractère et donc à leur vie, il y a les amis des animaux et de la nature qui se verront devenir hippie ou membre de greenpeace. il y a tous ces gosses, et il y a lui. lui ; laskain wolfgang sukil harismendy. wolfgang n'est pas comme eux, c'est un mélange de pleins de petits trucs de chacun de ces gamins. ça, le rend unique et détestable, et c'est là, tout le problème. en plus de ça, avec wolf, il ne faut surtout rien se promettre, parce que ses tendances lunatiques nous jouent bien trop souvent des sales tours. wolfgang, c'est un sale petit con arrogant. et le pire, c'est que ça lui plait.

j'suis las, blasé d'être un roi.
wolfgang le sait pertinemment. son air insolent et son sourire goguenard, ça fait craquer toutes les filles. alors, quand il en a besoin, il s'en sert. mais il y a les filles, et puis il y a maría. ah, maría, la belle maría. wolf et elle se sont rencontrés au brésil, lors d'un entraînement de foot du jeune homme. parce que oui, si laskian était au brésil à ce moment-là, c'est parce que harismendy senior l'a envoyé là-bas pour parfaire son football. forcément, les meilleures équipes sont là-bas, tout le monde le sait. c'est donc plus d'un an après son arrivée, que les deux jeunes gens se sont rencontrés. et bizarrement, maría a tout de suite accroché au caractère détestable de wolfgang, et puis, elle déclare à tout ce qui veulent l'entendre qu'au fond, c'est un gars bien. étrangement - bien que cela puisse paraître incroyable - il y a quelque chose en maría qui a fasciné notre petit génie du foot. le truc c'est que la jeune femme - de deux ans son ainée - est déjà promise à un homme. mais maría adore passer au-dessus des interdits, c'est tellement amusant, comprenez la. et wolf, prends un malin plaisir à la laisser faire ce qui est interdit, le con. de toute façon, elle n'aime pas wolfgang d'amour. et wolfgang ne l'aime pas non plus d'amour. entre eux deux, ce n'est pas de l'amour, c'est quelque chose de différent, à la fois doux et intense, un truc unique, un truc qui plait bien à laskian. pour l'instant. faut que dire l'accent brésilien, le sourire enfantin, et la façon qu'elle a de lui demandé constamment « mi corazón, je suis belle comme une flor n'est-ce pas ? » est tout bonnement à tomber. parce que oui, maría n'est pas foutue de l'appeler par son nom. pour maría, wolf c'est mi corazón et rien d'autre. puis quand le basque lui répond qu'elle est « la plus belle des fleurs ; ma fleur. », maría est heureuse. alors maría sourit, et c'est ce sourire heureux que wolf aime. ce sourire et le foot, et surtout pas son père, sa mère et sa conne de sœur. il ne faut pas croire que wolfgang aime - aimait - maría, wolfgang manie juste les mots à la perfection. tout simplement.

' cause i am such a fool.
maillots oranges contre maillots blancs, les oranjes contre les squadra azzurra. finale de la coupe du monde opposant l'imbattable équipe d'Italie à l'équipe des Pays-Bas – toujours contrainte à la 3ème place. match qui promet d'être grandiose, surtout que l'enfant prodige du football est de retour au pays, après deux ans d'absence. l'attaquant vedette, laskian wolfgang sukil harismendy, va enfin remettre les pieds sur la pelouse néerlandaise. pour le plus grand bonheur de ses fans, et de ses proches. et il sera la star de la journée, pour le plus grand malheur de sa sœur.

« nous assistons sans conteste au plus grand match de l'année, le fameux match de la finale qui opposera les italiens aux néerlandais. et je peux vous assurer que ce match sera grandiose, n'oublions pas que nous assistons au grand retour du fils prodige du célèbre entraîneur harismendy. je parle bien sûr de l'attaquant vedette des oranjes, le désormais célèbre wolf harismendy qui a rejoint son ancienne équipe seulement au début de ce match. il revient du brésil, où d'après des sources sûres, il n'a pas fait que jouer au football, mais espérons pour lui que ces batifolages sans doute sans intérêts ne l'ont pas écarté de son merveilleux jeu. pour l'instant, il a passé toute la première mi-temps en tant que milieu de terrain d'où il a dirigé ses coéquipiers avec précision et efficacité. les trois quarts de la seconde mi-temps, il les aussi passé en tant que milieu où il aborde fièrement son numéro 10 dans le dos. c'est à se demander s'il reverra un jour son poste d'attaquant, et qu'il nous mettra à nouveau ses superbes buts auquel on prend bien vite goût. mais bon, on ne critique pas la formation de l'entraîneur harismendy, après tout, il a toujours su ce qu'il faisait. comme lorsqu'il a envoyé harismendy junior au brésil, ce qui m'a plutôt étonné d'ailleurs .. mais là, je m'égare. après ce changement de joueur pour l'Italie, mancini remplaçant désormais rizzo, et que vois-je ? harismendy reprend son poste d'attaquant, enfin ! et c'est parti pour les dix dernières minutes du match ! l'arbitre siffle l'engagement en faveur des italiens. mancini passe à giordano qui passe à lombardi qui passe en arrière à romano. romano tente une montée en avant, soutenu par esposito et moretti, les deux autres milieux italiens. romano passe à esposito qui passe à moreti, les italiens font circuler le ballon avec des passes courtes mais précises. oh ! moretti vient de passer jansen, l'allié gauche des néerlandais, moretti repasse à esposito qui relance à romano. les italiens font toujours tourner le ballon avec précision et avancent rapidement vers les cages des néerlandais. oh, mais que fait harismendy ?! attendez le numéro 10 redescend vers ses milieux, laissant ses deux autres attaquants seuls face aux italiens qui remontent le terrain à une vitesse incroyable. meyer et jansen – les deux autres attaquants néerlandais – tentent de bloquer les italiens, jansen stoppe le dribble de lombardi et fait la passe à meyer. meyer remonte le terrain dans l'autre sens, se fait prendre la balle par romano. ah non, on était proche du but ! les italiens contre attaquent, romano passe devant à mancini qui passe à giordano, qui tente une percée à travers les attaquants néerlandais. il les passe, harismendy est toujours vers ses milieux, mais que fait-il bon sang ?! dekker et hendriks – le milieu centre et le milieu droit néerlandais – foncent sur les italiens, dribble de giordano qui passe à esposito qui a remonté le terrain pour soutenir ses coéquipiers. esposito passe en avant à mancini, qui passe à lombardi, lombardi progresse vite, vanoverbeke – milieu néerlandais – le stoppe dans sa course. vanoverbeke passe à dekker qui est revenu à son poste, qui fait une passe à hendriks .. mais c'est une feinte ! harismendy a surgit de nulle part, entre les deux milieux et vient de s'emparer de la balle ! belle technique de feinte de la part des néerlandais et on en attendait pas moins de notre enfant prodige, il faut dire. harismendy remonte le terrain à toute allure, arrive à niveau de ses attaquants, passe à meyer qui passe à jansen. jansen dribble lombardi, continue d'avancer, arrive face à moretti, fait un une-deux avec meyer qui repasse à harismendy dans une passe courte et précise. il ne reste plus beaucoup de temps, moins de cinq minutes. harismendy vient de passer mancini et giordano avec une feinte et un dribble magnifique, décidément il sait vraiment tout faire ce petit génie ! harismendy continue sur sa lancée, passe à meyer qui se débarrasse des milieux italiens avec un dribble sur romano et un une-deux-trois avec jansen pour passer les deux autres milieux. meyer passe en avant à harismendy, on approche des buts, harismendy évite l'attaque d'amaro – défenseur italien – d'une feinte, se retrouve face à bianchi, passe à droite à meyer qui repasse à jansen, jansen dribble colombo, passe en arrière à dekker – qui est venu soutenir les attaquants, dekker passe à vanoverbeke – venu en appui – qui fait une longue passe à harismendy. passe correctement réceptionnée, de luca – dernier défenseur italien – qui a débarqué de nulle part. harismendy feinte, une-deux-trois avec meyer, appel-croisé pour les deux attaquants qui foncent dans la direction opposée de manière à former une croix. les défenseurs italiens sont surpris, harismendy se retrouve en face du gardien italien, passe à jansen sur sa droite, qui lui renvoie, harismendy effectue une magnifique bicyclette .. en plein dans la lucarne droite de costa qui n'a rien pu faire. BUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT ! l'arbitre siffle la fin du match, c'était une magnifique action à la dernière minute de notre attaquant fétiche, wolf ! ÇA SIGNIFIE DONC QUE LES PAYS-BAS REMPORTENT LA COUPE DU MOOOOOOOOOOOONDE FACE AUX ITALIENS SUR UN SCORE DE 1-0. NOUS SIGNONS AUSSI LE GRAND RETOUR DE WOLFGANG HARISMENDY, L'ENFANT PRODIGE DU FOOT ET L'ATTAQUANT VEDETTE DES ORANJES. [..] » la voix du commentateur se perd dans les cris de la foule en délire et les coéquipiers du jeune harismendy viennent le féliciter chaleureusement. toute l'équipe est acclamée et on peut surprendre un sourire en coin sur les lèvres du buteur exceptionnel de ce soir. cette coupe du monde, il l'a enfin gagné ; depuis le temps qu'il attendait ça. débarqué avec sa famille – originaire du pays basque – aux pays-bas alors qu'il était à peine âgée de 3 ans, il a toujours été considéré comme un enfant du pays. le futur prodigue de l'équipe néerlandaise de football. il a commencé le foot à l'âge de six ans, cela fait donc treize ans qu'il attend de la gagner cette putain de coupe du monde. et rien, n'y personne ne pourra gâcher cette journée. il y croit, comme à la terre, comme au soleil, il aurait presque envie de prendre ses parents dans ses bras. « salut frangin ! » minaude soudain une voix. sa sœur vient d'entrer dans les vestiaires alors que le numéro 10 entreprenait de se déshabiller pour aller prendre une bonne douche bien méritée. « dégage. » crache t-il comme réponse, acerbe. encore en boxer, il part vers les douches avant de se faire surprendre une deuxième fois par la voix de sa sœur. elle est vraiment pas décidée à se casser, cette conne. « papa et maman, savent ce que tu es devenu ? » minaude t-elle à nouveau, avant de se faire rétorquer aussi sec un « ferme-là. » très expressif de la part de son frère. mais même l'ordre de son frangin ne l'impressionne pas, et elle continue sur sa lancée avec son putain de ton à la con – entre le ton mielleux et le ton de garce. « un salopard, un bourreau des cœurs, un emmerdeur, un petit con arrogant, un footballeur qui a les poumons détruits à cause de la cigarette, un accro à cette foutue nicotine de merde, un … » elle ne finit pas son énumération, coupée par la voix de son frère et le souffle chaud de celui-ci qui glisse contre son joli minois de princesse. « tu vas la fermer à la fin. et mes poumons vont très bien, merci de t'en soucier. » il exagère la fin de sa phrase et s'empare du poignet de sa petite sœur, qui a reculé contre un mur sous la pression de wolfgang. voyant qu'elle s'apprête à répliquer quelque chose, il sert le frêle poignet de sa sœur et elle pousse un petit cri sous la douleur. il n'a jamais été violent avec les filles, mais sa sœur a le don de le faire sortir de ses gongs. il la lâche finalement, fais demi-tour et attrape une serviette au passage avant de la balancer négligemment sur son épaule, direction les douches. sa conne de sœur s'est enfuit à toute allure et a sans doute couru tout raconter à sa mère, qui le racontera à son tour à harismendy senior. et ce soir, ça risque de chauffer pour harismendy junior. « wolfgang ? » madame harismendy en personne, dans les vestiaires, à la recherche de son fils. « wolf, 'man. laskian à la limite. » répondit-il, excédé par la tendance de sa mère à toujours l'appeler par son nom complet. « wolfgang c'est plus joli, je trouve. je peux te parler ? » elle est sérieuse là ? elle lui adresse jamais la parole, trop omnibulée par sa précieuse fille benjamine. un peu surpris, il répond tout de même après une minute ou deux de silence. « euh, je me douche là. » mais madame insiste. « s'il te plait, c'est important. » alors, là, c'est du foutage de gueule. rien n'est plus important que sa chère fille et ça juliet le sait très bien, alors il se braque. « non, je me douche. j'peux pas. » blanc, aucune réponse de la part de sa mère. « LASKIAN WOLFGANG SUKIL HARISMENDY, TU VAS ME FAIRE LE PLAISIR DE SORTIR DE CES DOUCHES. TOUT DE SUITE ! » madame a emmené du renfort, la conne. wolf enfile un boxer avant de sortir de la douche, prends le temps d'enfiler un jogging et un t-shirt avant de relever la tête vers sa famille, qui se tient réunie à l'entrée des vestiaires. même sa petite sœur, la garce. « quoi ? » ton désinvolte et sourire insolent, il a drôlement changé le petit wolfgang. « ta mère voulait te parler et tu ne l'as pas écouté. » sourire mesquin de la sœur, soupir agacé du frère. « je me douchais. » la mère laisse un silence s'installer, elle ne sait pas par où commencer. elle hésite, elle l'aime son fils après tout, … mais elle préfère sa fille. « tu pars à New-York dès demain, et tu restes là-bas ... » étranglement dans la gorge du jeune homme, il avait bien entendu ? New-York ?! « PARDON ? » le Brésil a la limite – il aurait pu jouer au foot et revoir maría – mais New-York ? « tu as très bien entendu ta mère. » euh ouais, mais voilà quoi. « et pourquoi je devrais partir là-bas ? » sa mère a le regard qui fuit, sa sœur jubile, son père est impassible ; famille de cons. « tu as dépassé les limites en t'en prenant à ta sœur. » euh, pardon ? il a du mal entendre là. petit rire discret de la part de la sœur ; qu'elle crève cette conne. « tu m'as sûrement cassé le bras. » couine t-elle, comme une gamine. exaspéré par toute cette comédie, laskian se lève, attrape son sac de sport et se dirige vers la sortie. il se retourne une dernière fois. « mon avion est à quelle heure ? » histoire de se saouler la gueule avec les coéquipiers toute la soirée. « demain à 14 heures. oublies pas qu'on t'aime tous wolfgang. » laissez le rire. « allez tous crevez en enfer. » il s'approche une dernière fois de sa sœur, un sourire mauvais au coin des lèvres et lui attrape le bras. « je vais te montrer ce que c'est d'avoir le bras cassé, petite sœur. » il sert le bras de sa sœur et le tord, jusqu'à entendre le craquement sinistre des os. il se casse alors en courant rejoindre vanoverbeke et jansen qu'il a aperçu au bord du terrain. les cris larmoyants de sa sœur raisonnent dans les vestiaires. il a dix neuf putains d'année derrière lui, une petite sœur qui mériterait de crever, une famille de merde et une carrière foutue en l'air. bienvenue à new-york.