MAI 2002 ∆ CHEZ ZÉPHYR« Zéphyr, euh ... je, voilà. On déménage, en août, à Paris. »Ça faisait cinq minutes que ses parents lui avait demandé de venir s'asseoir dans le salon. Mal à l'aise, ils n'avaient cessé de lui proposer des bonbons, des gâteaux, et autres délices dont il n'avait habituellement pas droit aussi facilement. Le jeune homme avait commencé à réellement s'inquiéter lorsque sa mère avait sorti du frigo deux appétissants choux à la crème. Il avait fini par croiser les jambes et d'une voix lasse, les prier d'aller droit au but. Mais en fait, il s'était attendu à tout, sauf à ça. Sa première pensé fut pour Odeha tandis que ses parents détaillaient anxieusement ses réactions. Mais il les ignora complètement. Seul apparaissait dans son esprit le doux visage de sa petite amie. Comment réagirait-elle ? Comment le lui apprendrait-il ?
« Fiston ?- Mais .. c'est sûr ? sa voix était cassée, rauque.
- Oui mon chéri. Papa a une mutation, pour son trava...- Arrête de me parler comme à un bébé !Suite à sa soudaine explosion, le visage de sa mère se crispa. Sa voix se fit beaucoup plus dure.
« C'est une opportunité à ne pas manquer. On déménage, point barre. »Zéphyr se leva et, sans un bruit, se précipita dans sa chambre.
*
« J'suis désolé Odeha.- Arrête, c'est pas ta faute !- Ouais mais .. j'sais pas. Je ... J'arrive pas à réaliser.- Tu sais quoi ? On va profiter à fond du temps qu'il nous reste. C'est quoi la date définitive ?- Ils ne savent pas encore, la patron de mon père doit encore le contacter.- Bon, je dois y aller, on se voit demain à quatorze heures ?- Euh, ouais si tu veux.- Okay, salut ! »Il fronça les sourcils, perplexe devant la réaction de la blonde. Mais, juste avant de raccrocher, elle lui glissa :
« J'prends pas ça à la légère, c'est juste que j'imagine que tu n'souhaites pas m'entendre pleurer au téléphone. »AOUT 2002 ∆ DEVANT LA MAISON D'ODEHAIl tendit la main, elle tremblait un peu. Il glissa sa lettre dans l'intertice, sur laquelle nous pûmes voir écrit dessus « Pour Odeha » avant qu'elle ne bascule dans la boîte. D'un pas décidé, il fit volte-face, ne s'autorisant pas à jeter un regard vers l'arrière. Il avait menti à sa petite amie. Il lui avait annoncé qu'il s'en irait vers la fin du mois, sans donner de date précise. Pourtant, il savait qu'il déménageait le sept août très précisément. Mais il n'avait pas voulu voir l'horreur du décompte dans ses beaux yeux, il n'avait pas voulu lui faire d'adieux, qui auraient été déchirants. C'était peut-être lâche, égoïste, mais à l'époque, il pensait que c'était la meilleure solution.
Mais qu'est ce qu'il regretta par la suite ...DÉCEMBRE 2008 ∆ CHEZ CAITLINLeurs deux corps semblaient fait pour être ensemble. Leurs respirations étaient haletantes, une fine pellicule de transpiration faisait briller leurs torses. Caitlin gémit, ce qui redoubla les mouvements de va-et-vients de son partenaire. Bientôt, celui-ci grogna également, il sentait que la jouissance était toute proche. Mais alors que leurs plaisirs éclataient, ce ne fut pas le nom de celle qui était à ce moment là sa petite amie qui franchit les lèvres de Zéphyr ; mais plutôt celui d'une belle blonde qu'il n'avait pas revu depuis des années.
Dès le lendemain, elle préféra rompre, consciente qu'elle n'arrivait pas à la cheville de la New-Yorkaise.
JANVIER 2012 ∆Il avait fait de brillante études, puis il était rentré dans une école de photographie. Excellant dans ce domaine, il ne tarda pas à obtenir son diplôme et à s'installer à son compte. Mais ce n'est pas à Paris qu'il décida d'ouvrir sa boutique, mais à New York, sa ville natale.
La ville où habitait Odeha. Il savait qu'elle habitait encore là-bas, il avait fait des recherches. Il devait la revoir, c'était primordial. Il avait peur, ça oui, mais rester à ne rien faire lui était devenu insupportable. Il regrettait énormément là façon dont il était parti, là façon dont tout s'était terminé ...
You're all I think about baby, you still the one.