Aaron ◣ Alors c’est ça être adulte, avoir un compteur qui affiche 210 et ne jamais dépasser le 60 ? - Finit

Quand on a quatre ans, on ne pense qu'à s'amuser avec nos petits camarades de jeux avec des poupée si l'on est une fille, des voitures miniatures si l'on est un garçon. Et grâce à cela, nous éveillons notre imagination. Cependant, cette période étant trop loin pour certains, nous ne nous en rappelons pas forcement. J'ai vingt cinq ans et je me souviens d'un jour très précis quand j'avais cette âge, 13 novembre 1991. Comme tout les jours ma mère, Elizabeth, m'avait emmené à l'école maternelle. C'était en jour tout à fait ordinaire à vrai dire. Mon père, James, était petit tôt le matin même pour ne pas être en retard à ses rendez-vous quotidien. Je me rappelle que ce soir là, ce n'est pas ma mère qui est venue me chercher, mais une femme que je n'avais jamais vu. Je pensais qu'elle m'amènerait chez moi, mais ce ne fus pas le cas. Je me suis retrouvé dans un endroit avec pleins d'autres enfants... Je n'avais que quatre ans, je ne comprenais pas ce qui m'arrivais. Là, un homme est venu parler et ses paroles me sont restés en tête. "Tu t'appelles Aaron c'est bien ça ?" "Oui. Pouquoi maman 'pas là ?" "Ecoute mon petit... Ta maman est... Tu ne reverras plus jamais tes parents.""Pouquoi ?" "Ils sont partis loin, très loin. Si loin que tu ne pourras plus les voir... Mais sache qu'ils t'aiment énormément !" Comment expliquer à un gosse de quatre ans, qui ne connaît rien de la mort, que ces parents venait de décéder dans un accident de la route ? Ce n'est que plus tard que je l'ai compris...
Trois mois plus tard, j'ai été placé en famille d'accueil, chez un couple d'une trentaine d'années. Je n'ai quasiment aucun souvenir d'eux, je suis partit de chez eux deux ans et demi après, lorsque naquit leur premier enfant. Ne pouvant donc plus s'occuper de moi, j'ai été transféré dans une autre famille d'accueil. Cette fois-ci chez une femme seule ou pas tout à fait... Nathalie, alias Nanou, avait également à sa charge une fillette à peine plus jeune que moi, du nom d'Elizabeth ou plutôt Zelda, comme elle préfère qu'on l'appelle. Bizarrement, elle porte le même nom que ma mère, était-ce un signe ? Même si au début je l'a considérait comme une camarade de jeux, avec le temps, je suis venu à considérer Zelda comme ma petite soeur.
Les années passent à une vitesse, j'ai l'impression que c'était hier l'anniversaire de mes quinze ans. Ce jour-là, Nanou m'avait préparée un immense gâteau que nous avions pris le temps de déguster en compagnie de Zelda. Nanou était une femme bien gentille et surtout très patiente avec moi, car il faut dire que je lui en faisais voir de toutes les couleurs entre mes mauvaises notes, mon attitude rebelle, mes séchages de cours et autres attitudes qu'un adolescent qui se sent mal dans sa peau peut avoir. Souvent, Zelda venait me voir pour m'aider à étudier, mais à chaque fois cela finissait en bataille de polochon et au final je n'apprenais rien de plus, à son plus grand désespoir. Au fur et à mesure du temps que nous passions ensemble, mon regard sur elle a complètement changé et elle aussi d'ailleurs. Si, lorsque nous étions enfants Zelda n'était une petite fille comme les autres, en grandissant il s'est avéré qu'elle devenait de plus en plus belle voir même magnifique à mes yeux. Cependant, l'ayant toujours traité comme ma petite soeur, je trouvais ça malsain si je lui avouais mon amour. J'ai donc laissé passer le temps en espérant que mes sentiments disparaissent. Je suis sorti avec quelques filles, sans grand intérêt, oui parce qu'il faut aussi savoir que j'ai beaucoup de succès auprès de la gente féminine et j'en profite. Mais rien n'y faisait, je n'avais toujours d'yeux que pour la douce Zelda... Alors que je pensais ne plus pouvoir garder ça pour moi, la fille est mes pensées, est entrée dans ma chambre, pendant que je jouais un morceau à la guitare et s'est approché de moi, toute tremblante. Je dois vous avouer que de la voir comme ça, aussi gênée, ça m'a fait rire. J'ai ensuite posé ma guitare près de moi et l'ai regardé attendant qu'elle me parle. Je n'en croyais pas mes oreilles, Zelda était amoureuse de MOI ! Bien entendu, je me suis empressé de lui avouer à mon tour, tout en essayant de la faire marcher, pour la détendre. La pauvre était toute crispée. Ensuite, je me souviens d'avoir posé ma main sur sa joue et de l'avoir embrassé tendrement. Nous sommes restés ensemble jusqu'à l'anniversaire de ses dix-huit ans... J'avais complètement oublié t'acheter un cadeau pour Zelda, quel con ! Comment peut-on oublier l'anniversaire de sa petite-amie ? Depuis quelques temps, j'avais une moto que je m'étais payé en faisant des boulots à droit et à gauche. Je l'ai enfourché et je suis partis lui acheter son cadeau avant que la fête ne commence. La veille, j'avais longuement songé au cadeau que j'allais offrir à ma belle, il fallait qu'il soit, tout comme elle, exceptionnel. Depuis quelques temps il m'étais venu à l'esprit de demander Zelda en mariage. Toute la nuit j'y avais réfléchit et puis... Oui j'allais faire ça, lui demander sa main le lendemain même et pour cela, il me fallait l'élément essentiel, la bague. J'en avais choisit une toute simple, mais qui m'avait tapé dans l'oeil. Ce bijoux était un anneau serti d'une petite pierre blanche transparente. J'avais même imaginé la façon dont je le lui demanderai, mais malheureusement, un terrible accident m'éloigna de mes projets et surtout de Zelda... J'étais sur le chemin du retour et la dernière chose dont je me souvienne c'est d'avoir percuté un camion qui s'engageait dans un carrefour. Après, le trou noir... Je me suis réveillé dans une chambre d'hôpital, entouré de blanc. J'avais eu des lésions aux jambes ce qui m'a empêché de marcher pendant plusieurs mois. Et après, il faut compter la rééducation. Nanou est venue me voir à l'hôpital en me disant que Zelda était dégoûtée de mon comportement... Si seulement elle avait su ce qu'il c'était passé... Nanou était prête à l'appeler pour le lui dire, mais j'ai refusé. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que cet accident n'était, pour moi, qu'un message du destin qui me disait que l'heure n'était pas encore venue d'épouser la fille que j'aimais. Cependant, je me suis juré de la retrouver un jour, de lui poser ma question et peut m'importe si un autre homme se mettait en travers de mon chemin. Zelda est à moi...