LYSON ► UNE BERGERE S'EST INFILTREE DANS WALL STREET !

« Putain de bordel de merde ! » furent les derniers mots que Spencer prononça avant d’envoyer sa sacoche à l’autre bout de la pièce. Il maugréa quelques mots inaudibles lorsqu’il contempla le désordre royal qui régnait dans son studio, puis finit par s’agenouiller, commençant à ramasser l’une des très nombreuses feuilles étalées au sol. Mais où était ce bon sang de papier ? Car oui, sans cette feuille ainsi que plusieurs autres, il ne pourrait divorcer de Lyson. Lyson.. Une jeune femme, de trois ans sa cadette. Une soirée avec un peu trop d’alcool, un peu de tout d’ailleurs les a menés à se marier à Vegas. Spencer voulait absolument le divorce, mais sans ledit papier, ils ne pourraient divorcés. Ayant retourné son studio totalement, Spencer pouvait maintenant assurer que le papier n’était pas chez lui. Il fonça dans la salle de bain, prit une douche et ressortit au bout de quelques minutes vêtu d’un jean et d’une chemise. Il attrapa son sac qui était à terre, l’enfila en bandoulière et se dirigea vers le centre-ville de New-York. Il marchait d’un pas assuré, marchant tête baissé il ne levait la tête que pour s’assurer qu’il se dirigeait bien vers Wall Street. Lorsqu’il fut au pied de l’imposant bâtiment qui était celui où Lyson travaillait, il ôta ses lunettes de soleil et poussa la porte. Il regardait tout autour de lui, tachant de masquer le fait.. Qu’il soit paumé, tout simplement. Le bâtiment était immense, à la façon d’un laboratoire dernier cri (cassedédi ma pimotte ) et il fallait bien avouer que même cette tour à elle seule était plus grande que le service des sciences du comportement où il travaillait autrefois. Spencer n’eut d’autre choix que de se diriger vers la jeune femme à l’accueil qui l’interpellait depuis quelques instants mais qu’il feignait d’ignorer, lorsqu’un homme de la sécurité est arrivé vers lui. Il se présenta à l’hôtesse comme étant Alex Connors, ayant rendez-vous avec Maître Weston-Lewis dans moins de 10 minutes. La jeune femme pianota quelques instants sur son clavier puis adressa un signe approbateur à Spencer, lui indiquant le chemin vers le bureau de Lyson. Il la remercia et partit vers ledit bureau, souriant légèrement lorsque le véritable Alex Connors pointa le bout de son nez à l’accueil. Lorsqu’il arriva au bon endroit, il frappa brièvement à la porte, une jeune femme le pria d’attendre dans salle adjacente au bureau de Lyson, ce qu’l fit. Elle allait avoir une bonne surprise lorsqu’elle verrait « Alex Connors ».

Spencer bougeait frénétiquement la jambe droite, attendant que la jeune femme vienne le chercher. Il n’eut pas à attendre bien longtemps, déjà on lui demanda d’aller dans le bureau de la jeune femme. Il laissa l’assistante de Lyson refermer derrière lui, attendant que la porte soit belle et bien fermée pour lancer de Lyson « Oh rien, après avoir retourné mon studio totalement sans trouver ce bon sang de papier, je me suis dit que peut être tu te foutais de moi & que tu avais ce papier ? » Il lui fit un faux sourire, puis s’avança dans son bureau. Il n’était jamais venu dans cette tour de Wall Street. A vrai dire, il n’était jamais allé dans aucune tour de Wall Street depuis 2 ans. Il n’y allait autre fois que pour son travail, n’aimant pas tous les richards qui occupaient ces lieux. A cette pensée, il fronça les sourcils et tourna son regard vers Lyson. Il la lorgna de bas en haut, puis soupira. Il secoua négativement la tête puis s’assied en face d’elle, en tailleur, qu’importent les codes de bonne conduite. Le jeune homme regarda tout autour de lui puis il murmura « Tu sais ce qui m’énerve le plus chez vous, les riches ? Vous n’en avez jamais assez, et vous avec besoin de plus, toujours plus. Comme un cercle infernal, ou l’on voudrait toujours le top du top. » Il tourna son regard vers Lyson, un regard glacial. Bien qu’issu d’un milieu très aisé, ses parents étant de grands avocats, Spencer ne voulait en aucun cas marcher dans leurs traces. Et pour cause, il détestait ses parents, ces derniers n’ayant jamais plus parlé d’Hortense à Spencer après sa mort. Au contraire, ils lui achetaient tout ce que les enfants de son âge désiraient. Spencer n’a jamais déballé le moindre de ces présents, il ne demandait pas grand-chose, seulement parler, encore et encore, de connaitre tout sur la vie de sa sœur avant sa mort. En effet, il n’avait que peu de souvenirs d’elle, l’ayant perdu très tôt. Il secoua négativement la tête pour chasser ces pensées de son esprit, puis reprit, murmurant « Comme si tout était remplaçable.. » Il n’avait pas prononcé ces quelques mots pour que Lyson les entende, c’était plutôt comme un monologue. Il inspira profondément et lança à la jeune avocate « Bon, on s’est bien amusés, mais je suis sûr que tu as ce foutu papier. Alors donne-le-moi maintenant, j’en ai assez de tergiverser. » Il se cala dans le fauteuil, ne quittant pas la blonde des yeux.

Spencer ne perdait pas patiente, mais il commençait à s’agacer. Premièrement à cause des pensées qui lui était venues à l’esprit au sujet de sa sœur et de ses parents, mais aussi parce que Lyson se moquait de lui. Il en était sûr, elle avait ce papier, et quand bien même elle disait la vérité, étant avocate elle pourrait en avoir une copie rapidement. Il se redressa, ne touchant plus le dossier du fauteuil il lança « Justement, je ne te crois pas. Je suis sûr que tu as ce bon sang de papier, pourquoi est-ce-que tu joues à ça ? » Il sourcilla, la fixant toujours d’un air glacial. Il tentait de trouver la faille, le petit truc qui la trahirait et la forcerait à lui donner le document. Il inspira profondément, tapa lentement dans ses mains de manière ironique, accompagnant ses paroles d’un sourire faux « Wahou, mais quelles observations ! Vous êtes à plaindre peut être ? Excuse-moi, j’oubliais que tu ne gagnais jamais que plusieurs milliers de dollars par mois. » Bien qu’il sentait la colère monter face à l’arrogance de la jeune femme, il n’en demeurait pas moins froid, contenant parfaitement sa colère, la laissant tout de même se sentir dans ses propos. Il se redressa pour finalement se lever, arpentant la pièce de long en large. Il ne se stoppa pas lorsque Lyson lui annonça qu’elle pouvait faire refaire le document, au contraire. Il regarda tout autour de lui avant de lui faire remarquer, étant sûr qu’elle le prenait pour un imbécile « Nous sommes à Wall Street, dans un building pleins d’avocats et tu veux me faire croire qu’il faut faire une demande qui va demander des mois avant qu’elle ne soit traitée ? Tout ça pour un papier, un seul putain de papier ! Mais merde, je suis sûr qu’on peut le trouver ici ! » Il balaya la pièce du regard pour appuyer ses propos, son regard se posa sur le sac de Lyson. Il lui dit donc, très sérieusement « Si tu n’as pas ce papier, alors vide ton sac. » Il haussa les épaules et s’assied de nouveau en face d’elle lorsqu’elle lui tendit un papier, papier qu’il fit glisser vers elle comme signe de refus. Il croisa les bras sur son torse, attendant qu’elle fasse ce qu’il lui avait demandé de faire. Il n’avait pas prêté attention à la jeune femme lorsqu’elle but à sa bouteille, pensant simplement qu’elle avait soif. Il sourit finement lorsqu’elle but, la gorge sèche et une forte déglutition étant signe d’un stress important.

Toujours assis en face de Lyson, il cherchait toujours la petite faille, le petit truc qui la trahirait et l’obligerait à lui donner ce papier. Spencer sourit lorsqu’il pensât l’avoir trouvé ; la jeune femme s’était mise à boire. De l’eau hein Mais une déglutition importe et/ou une gorge sèche sont les signes d’un stress important. Spencer ne cachait pas sa victoire, il souriait largement, d’un sourire qui resterait surement en travers de la gorge de la jeune femme. Et comme si cela ne suffisait pas, il regardait le contenu de son sac s’éparpiller peu à peu sur son bureau, cherchant des yeux ce fichu papier. Il se redressa, écartant diverses choses qui ne l’intéressaient pas. Il finit par persiffler « C’est dingue le bordel que vous pouvez avoir dans vos sacs, mesdemoiselles. » Il inclina son visage sur le côté, fronçant les sourcils à la vue d’un papier qui semblait être le bon. Il poussa les feuilles qui le recouvraient, et soupira en voyant que ce n’était pas le bon. Cependant, autre chose attira son attention, un flacon orangé rempli de pilules blanches. Un sourire en coin étira ses lèvres, il s’empara du flacon et le brandissant en l’air, tel un trophée. Il ne prit même pas la peine de répondre à Lyson, lui lançant « Ooh mais qu’est-ce que c’est que ça ? » Il n’avait pas encore regardé ce qui était écrit sur le flacon, mais il comptait bien le faire. Gardant le bras suffisamment haut pour que Lyson ne puisse attraper ce que Spencer avait dans les mains, ce dernier la regardait avec un air victorieux. Il espérait seulement que ce ne soit pas de simples aspirines, sans quoi, bonjour la honte. Quoique, le flacon présentait toutes les caractéristiques d’un médicament disponible uniquement sur ordonnance, ce qui le rassura. Si Lyson voulait récupérer ses médicaments, elle devrait lui donner ce papier.

Spencer gardait le bras bien tendu pour ne pas que Lyson puisse saisir le flacon. Lorsqu’il remarqua son agitation à vouloir à tout prix le récupérer, un sourire se dessina sur son visage, narquois. Il était à présent sûr que le flacon n’était pas un traitement anodin pour qu’elle veuille le lui cacher. Quoique, réflexion fait, ils se cachaient tout. Le jeune homme fut déçu qu’elle ne s’accroche pas plus que cela, aussi lorsqu’elle partit vers la fenêtre de son bureau il baissa le bras, le ramenant le long de son corps. Il voulut lire ce qui était inscrit sur l’étiquette blanche, mais il leva les yeux au ciel puis s’approcha de Lyson. Restant à une certaine distance d’elle, il lui tendit le flacon orangé, lâchant « Tiens, le voilà ton flacon. » Il soupira, ayant espéré une plus grande ténacité de la part de la blondinette. Il balaya la pièce de regard, puis posa son regard vers l’extérieur, scrutant l’horizon. Il croisa les bras sur son torse, sifflant « Ooh mais elle est caractérielle cette demoiselle. Je n’ai jamais dit que je voulais me débarrasser de toi. » Il haussa les épaules, après tout, c’était vrai. Il n’avait jamais dit pourquoi il voulait absolument divorcer, pourquoi songeait-elle qu’il le voulait uniquement pour ne plus la voir ? Si elle comptait se débarrasser de lui de la sorte, elle se trompait. Spencer était coriace, et il y avait ce petit quelque chose étrange qui l’attirait en Lyson, qui faisait qu’il avait envie de tout connaître d’elle. Il soupira puis se gratta l’arrière de la nuque, perplexe. Il commenta, après avoir de nouveau regardé la pièce « Tu ne t’ennuies jamais ici ? Être avocat, ce doit être vraiment chiant. » Il se recula, faisant un tour sur lui-même il ajouta « Avec ton argent, t’as largement de quoi vivre une vie idyllique. Je ne vois pas pourquoi tu restes à pourrir ici avec ces types. » Il se laissa choir dans un fauteuil, fixant le plafond il poursuivit « Tu pourrais voyager et vivre là où cela te chante. Marre de New-York ? Hop, direction Paris. Marre de la France ? C’est pas grave, on fonce à Hawaï. » Il sourit, amusé. Il avait dit cela sans penser sa dernière phrase. Lui, son rêve n’était pas de courir partout à la poursuite d’un bonheur introuvable. Mais il voulait connaître la réponse de la blondinette. Aussi, il la lorgnait, attendant sa réponse, restant dans le fauteuil.

Spencer était toujours assis dans le fauteuil, fixant le plafond. J’ai dit assis ? J’aurais peut-être dû dire affalé. Il était dans le bureau de Lyson depuis quelques minutes, mais plus le temps passait & plus il se disait que, tôt ou tard, sa secrétaire viendrait lui annoncer que son prochain client est arrivé. Ou pire, que le véritable Alex Connors l’attaquait en justice, ou je ne sais quoi. Quoique, ce serait un comble d’attaquer une avocate en justice, surtout quand on connaît le motif de la poursuite. Spencer se redressa, faisant maintenant face à Lyson il avait entrelacé ses doigts ensembles afin de les poser sur son ventre. Lorsque la jeune avocate lui répondit, un léger rictus étira ses lèvres. Il ne lui dirait rien, du moins, pas maintenant. C’est pourquoi il lui répondit « Pour me débarrasser de mon état civil ? Je n’ai pas envie d’être considéré comme un vieux à seulement 26 ans. » Il haussa naturellement les épaules, certes son mensonge ne tenait pas la route, mais ce n’est pas pour autant qu’il en dirait plus à la jeune femme. Du moins, pour le moment, il en avait décidé ainsi. Quelques instants plus tard, Lyson lui expliqua la raison pour laquelle elle travaillait. Spencer arqua un sourcil, vraiment pas convaincu. Ce genre de discours revenait souvent dans la bouche des gens riches, afin de paraitre plus humble. Ou tout du moins, plus humains. Lorsqu’elle lui annonça qu’elle faisait ce métier uniquement par passion, Spencer refreina un rire. Pour lui, avocat était le dernier des métiers justes. Si un homme tue sa femme est ses enfants de sang-froid, il est jugé. Jusque-là, logique. Cependant, l’avocat réussit toujours à plaider la légitime défense, ou trouve des circonstances atténuantes. En clair, l’homme écope d’un séjour en prison avec suivi médicalisé parce qu’il est psychologiquement instable, et a tué sans remords car il est psychopathe. Cette pensée débecta Spencer qui secoua négativement la tête. Puis il se pencha légèrement vers elle, posant ses avant-bras sur le bureau pour lui faire remarquer « Toutes les causes ne méritent pas d’être défendues, croit moi. » Il soupira, restant ainsi. Curieux, il demanda à la jeune femme « Et tu es heureuse ici ? » Car oui, Spencer savait des choses sur Lyson. Même s’il ne laissait rien paraître, il avait réussi à déduire et à connaître beaucoup de choses à son sujet. Pour lui, Lyson n’était pas heureuse, elle se créait une façade, tout comme lui. Il voulait en être sûr, aussi il attendit qu’elle lui réponde.

Spencer sourit malicieusement à la réponse de la jeune avocate. Elle disait défendre des causes qui méritent de l’être, et uniquement celles-ci, sachant que toutes ne le méritent pas. Une question le taraudait, aussi il demanda à la jeune femme, naturellement « Si l’on te proposait un dossier, sur un mec ayant tué de sang-froid sa femme, ainsi qu’une rémunération disons.. Plus que conséquente, tu accepterais de le prendre en charge ? » Il voulait vraiment connaître la réponse de Lyson. Après tout, des avocats qui se disent vouloir rendre la justice la plus juste possible, ils y en a des millions. Mais combien poursuivraient leur utopie en laissant passer plusieurs millions de dollars pour un seul dossier ? Très peu, Spencer en était sûr. Le jeune homme sourcilla aux dires de la jeune blonde, lorsqu’elle avoua qu’elle pourrait rêver meilleure vie. Ainsi, il avait raison, elle n’était pas heureuse dans ce building. La Lyson en face de lui n’était qu’une personne transparente, une personne qui n’était pas elle-même en société, qui n’était pas heureuse. Le jeune homme se redressa, inspira profondément puis secoua négativement la tête. Il ne sait pas pourquoi, mais il lui lança « Quel était le truc le plus excitant que tu ais fait dans ta vie ? Je veux dire, est-ce que c’était doubler deux personnes à la caisse du supermarché ? » Il la regardait, une idée en tête. Il souriait malicieusement, regardant la jeune femme dans les yeux. Il comptait réveiller la vraie Lyson, celle qui sommeillait dans le corps d’une avocate vraiment sage. Et pour ce faire, il avait déjà sa petite idée en tête, il n’attendait plus que la réponse de la jeune femme. En attendant, il s’avança vers son bureau, posa ses avant-bras sur celui-ci et se mit à la fixer, souriant malicieusement.

Ca y est, c’était officiel, Spencer en avait marre. Ce building était déprimant, et il en avait marre de voir la Lyson transparente. Il voulait voir la vraie Lyson, aussi, lorsqu’elle lui lança qu’elle n’était pas intéressée par l’argent, il se redressa, ôtant ses avant-bras du bureau de la jeune femme. Etrangement, il avait envie de croire ses paroles. Il plissa légèrement les yeux, comme s’il pouvait ainsi lire en elle, puis répondit à Lyson de manière naturelle « Je te crois. » Il haussa les épaules puis recommença à faire les cent pas dans le bureau de la jeune femme. Il marchait doucement, uniquement pour ne pas rester passif. Car oui, s’il s’ennuyait, il devait vite s’occuper. Sans quoi, il ferait.. Disons n’importe quoi Tout en marchant, il écoutait la jeune femme répondre à ses questions. Lorsqu’elle lui annonça qu’elle n’avait vraiment rien fait d’excitant dans sa vie, il se stoppa net. Tournant son visage vers le sien, il plissa légèrement les yeux afin de mieux l’observer. Ainsi, elle était sérieuse ? Elle n’avait jamais sécher de cours, fumer en cachette de son père ou même menti à son supérieur ? Spencer secoua négativement la tête, offusqué de voir que la fausse Lyson empiétait sur la vraie et ce depuis trop longtemps & de manière trop importante. Il inspira profondément puis lui lança, très sérieux « Tu veux vraiment savoir à quoi je pense ? » Un sourire malicieux étira ses lèvres, puis il s’avança vers elle et tira doucement son fauteuil vers l’arrière afin qu’elle puisse se lever. Il se mit face à elle ensuite, s’agenouillant afin de la regarder dans les yeux. Il poursuivit ensuite de manière très sérieuse, souriant cependant toujours « Urgence médicale, rien de bien méchant mais je dois te conduire à l’hôpital par sécurité. On ne sait jamais, mieux vaut ne pas tenter le diable. Tu prends ta journée afin de te reposer, tu reviendras demain avec un justificatif. Mais aujourd’hui, tu n’es pas en état de travailler. » Si Lyson avait bien suivi, il voulait qu’elle simule un petit malaise. Spencer la conduirait ainsi « aux urgences » devant sa secrétaire. Il se débrouillerait pour avoir un justificatif, pour le moment il ne s’inquiétait pas pour ça. Aujourd’hui, il comptait bien rattraper le temps que Lyson avait perdu, et il la forcerait si besoin. Après tout, manquer le travail pour un faux motif était déjà pas mal pour commencer, non ? Mais le jeune homme ne comptait pas en rester là. Aussi, il attendait sa réponse, se demandant s’il aurait ou non besoin de la forcer. Mais en tout cas, quelque chose était sûr, elle ne travaillerait pas aujourd’hui.

Spencer était toujours agenouillé face à Lyson lorsque cette dernière capitula, annonçant qu’elle n’était pas en état de travailler. Voyant qu’elle entrait volontiers dans son jeu, Spencer sourit. Au moins, il n’aurait pas à la forcer, bien que cela n’ait pas été un si gros problème que cela en soi. Il se redressa donc, lançant à la blondinette « Tu as fait le bon choix, crois-moi. » De toute façon, elle n’en avait pas tellement eu. De choix hein Puisqu’elle aurait été contrainte de le suivre d’une façon ou d’une autre. Le jeune homme balaya la pièce du regard en regardant Lyson prendre ses affaires avant de se diriger vers la porte. Il fit de même, mettant à la hâte son manteau et passant son sac en bandoulière. Il se dirigea vers elle, passa son bras autour de son cou en la soutenant ainsi. Le jeune homme se dirigea vers la sortie du bureau de Lyson, puis, obligé de passer devant la secrétaire de la jeune femme, lui lança en désignant la jeune avocate de sa main libre « Mademoiselle ne se sent pas très bien. Ce n’est surement rien de grave, mais je pense qu’elle devrait se reposer aujourd’hui, je la conduis à l’hôpital. » Gros coup de chance, leur mensonge était d’autant plus crédible que l’hôpital ne se trouvait pas très loin de Wall Street. Spencer ne prit même pas la peine d’attendre la réponse de la secrétaire, puisqu’il sortit immédiatement de son bureau. Un sourire en coin étirait ses lèvres, marchant vers les ascenseurs. Là, il appuya sur le bouton qui ouvrit instantanément les portes de l’ascenseur dans lequel il monta accompagné de la jeune femme. Il appuya sur le bouton du rez-de-chaussée, l’appareil descendit rapidement. Il traversa le grand hall, contourna de nombreuses personnes en tenant toujours Lyson contre lui, puis une fois dehors et à l’abri de tous les regards du building il la lâcha pour lui lancer « Impeccable. Je ne savais pas que tu étais bonne actrice. » Il haussa les épaules, souriant toujours de la même manière que précédemment. Jetant un regard à son portable, il envoya un rapide message à un ami qui se chargerai de lui fournir un faux document absolument parfait en guise de justificatif. Il glissa le mobile dans sa poche de jean, proposant à Lyson « T’as cinq secondes pour me répondre. Prête ? » Il n’attendit même pas sa réponse, puisqu’il lui demanda aussitôt « Quel est le truc le plus fou que tu ais envie de faire ? » Il ne lui laissait que cinq secondes pour répondre afin qu’elle soit le plus direct possible. Après tout, cette journée était la sienne, elle devait en profiter, puisqu’il se doutait bien qu’elle ne manquerait pas le travail tous les jours pour suivre ses pulsions disons.. originales.

Après avoir glissé son portable dans sa poche, le jeune homme arqua un sourcil en se retenant de rire. Lyson prenait vraiment la grosse tête ; un simple malaise simulé et elle s’imaginait déjà sur l’une des dalles d’Hollywood Boulevard Il la ramena à la réalité en lui sifflant gentiment « Mouais enfin en attendant, si tu étais une aussi bonne actrice tu n’aurais pas besoin de mes services pour te procurer un justificatif médical. » Il sourit en coin, malicieusement. Il lui emboîtait le pas, la suivant dans les rues New-Yorkaises. Il se stoppa net lorsqu’elle lui annonça spontanément qu’elle aurait aimé faire du saut en parachute, puis sourit un peu plus. Elle jouait le jeu, et honnêtement, il aimait ça. Il fit mine de réfléchir puis, voyant qu’elle continuait d’avancer, lui lança « Eh Lyson, attends ! » Il accéléra le pas pour la rattrapée et, une fois à son niveau, attrapa son épaule pour qu’elle s’arrête. Il lui lança de nouveau, très sérieux « Alors dans ce cas, nous allons aller faire du saut en parachute. » Il la regardait dans les yeux pour appuyer ses propos, il était effectivement très sérieux. Il lui indiqua d’un signe de tête la direction opposée, où se trouvait l’aérodrome. Lyson ne devait pas se dégonfler, pas maintenant. Si elle le faisait, non seulement Spencer allait la charrier pendant des mois, mais en plus.. Quoique non, rien que ça, c’est suffisant Evidemment, il ne fallait pas que Lyson soit frileuse, car en novembre, la température à plusieurs mètres d’altitude devait surement être en dessous de 0. Qu’importe, puisqu’ils seraient équipés chaudement. Spencer hocha la tête à cette pensée, approuvant lui-même. Il redressa son visage vers elle avant de lui lancer « Je te l’ai dit, cette journée est la tienne. Alors c’est parti ! » Il lui prit la main pour l’inciter à avancer, se dirigeant déjà vers l’aérodrome. Attendant la réaction de Lyson, Spencer passa un rapide coup de téléphone, croisant secrètement les doigts. Il sourit en raccrochant, il venait d’appeler l’aérodrome. On leur préparait 2 combinaisons ainsi que tout le matériel nécessaire, après tout ce n’est pas tous les jours que la fille d'un secrétaire demande à faire un baptême en parachute. Si Lyson était une si bonne actrice qu’elle le prétendait, elle devrait le prouver en direct live, et Spencer s’en amusait déjà Afin qu’elle ne fasse pas capoter le petit plan du brunet, ce dernier lui confia « J’ai appelé l’aérodrome. Ils étaient réticents à l’idée que deux jeunes se pointent et demandent un baptêmes en parachute, mais lorsque je leur ai annoncé que c’était mademoiselle la fille du secrétaire de l’éducation & son garde du corps.. Ils n’ont pas eu d’autres choix que de céder. Préparez votre texte mademoiselle. » Spencer sourit malicieusement, prouvant ainsi à Lyson qui rien ou presque ne l’arrêterait.

Cette journée de s’annonçait pas si pourrie que ça, tout compte fait. Spencer avait réussi à faire sortir Lyson de son bureau, chose qu’il pensait impossible, mais en plus monsieur était de nouveau de bonne humeur. Excepté le fait qu’il n’ait pas ce qu’il était venu chercher, tout semblait s’arranger et il était amusé du challenge que lui offrait Lyson. Enfin, inconsciemment. Elle avait parlé d’un saut en parachute, et la demoiselle ne pourrait plus faire demi-tour. Mais cette dernière semblait quelque peu douter de Spencer, elle ne le connaissait pas. Enfin, pas encore Car quand le jeune homme a une idée en tête, il va jusqu’au bout. Aussi il héla un taxi, ouvrit la portière à la jeune femme pour appuyer ses propos tout en lui répondant « On va vraiment sauter en parachute, oui. » Il monta à son tour dans le taxi par la suite, indiquant l’adresse de l’aérodrome au chauffeur. Il se cala sur le fauteuil du taxi, posant son coude sur l’appui-tête en posant sa tête dans le creux de sa main. Le taxi se mit ensuite à rouler, Spencer en profita pour lancer une pique à la blondinette, lui sifflant « J’espère que tu improviseras mieux que toute à l’heure devant ta secrétaire. » Il haussa les épaules, l’air de rien. Un peu trop sûr d’elle à son goût la Lyson. Mais ce n’était pas sans plaire à Spencer, on se l’avoue La ville défilait sous leurs yeux, l’aérodrome se trouvait près de New-York, à la lisière de la ville. Au bout de quelques minutes, les buildings gris & les grands panneaux publicitaires laissèrent place à des maisons espacées les unes des autres, puis à un immense terrain de terre jaunâtre. L’aérodrome se trouvait quelques mètres plus loin, on pouvait voir les avions atterrir et décoller à intervalles régulières. Spencer sourit malicieusement, paya la course du taxi et sortit, jaugeant le grand bâtiment. La portière passager se trouvant toujours ouverte, Spencer lança à Lyson histoire qu’elle bouge son popotin « Si mademoiselle veut bien se donner la peine.. » Il lui désigna le bâtiment d’un signe de tête, se dirigeant déjà vers celui-ci.

Houla la la la, mais que pasa ? Lyson venait de se prendre un fou rire devant Spencer, et tout portait à croire qu’il en était la cause. Ne pouvant se regarder dans un miroir, il toucha son visage, perplexe. Il regarda ensuite son tee-shirt & son sweat, tous deux impeccables. Il arqua finalement un sourcil, sifflant « Tu as fumer un truc en douce dans ton bureau ou tu es toujours euphorique ? » Enfin bon, d’un côté il valait mieux la voir comme ça que tirer une tronche d’enterrement Curieux, le jeune homme demanda ensuite « Qu’est-ce que j’ai ? » Non pas qu’il craignait d’avoir un truc sur la tronche –quoique si, un peu - mais il voulait savoir si le fou rire de la blondinette était nerveux ou non Haussant les épaules, il exerça une légère pression sur le dos de la jeune femme afin de l’inciter à avancer vers le bâtiment en tôle, après tout ils n’allaient pas passer la journée dehors. Mais Lyson ne s’en tirerait pas comme ça, il l’aurait sa réponse . Les portes coulissantes étaient grandes ouvertes, et quelque personnes étaient réunies en formant un cercle, comme si elles conspiraient. C’était peut-être des magiciens du parachute, allez savoir Bref, ne s’attardant pas là-dessus, Spencer s’avança avec assurance vers eux. Un homme d’une quarantaine d’année s’était retourné en les entendant arriver, Spencer le salua donc, tachant d’être le plus sérieux possible« Bonjour monsieur, je suis monsieur Wellins, garde du corps de mademoiselle Duncan ici présente. » Il sourit légèrement en désignant Lyson, avant de poursuivre « Mademoiselle aurait aimé faire un saut en parachute, mais je me doit de l’accompagner. » Il sourit une nouvelle fois, parce que oui Spencer est trèèèèès poli Il balaya l’aérodrome du regard, puis tourna de nouveau son regard vers l’homme qui semblait être un moniteur. Spencer recula d’un pas pour pousser Lyson en avant, une main dans son dos, puis replaça sa main derrière son propre dos. Ses deux mains dans son dos, Spencer tâchait d’être le plus naturel -& surtout convaincant - possible. Parce que à voir la tête que tirait Papi Moujo, ça allait pitètre pas être de la tarte.

Spencer détestait les filles. –Eh oh, il est pas gay hein, que l’on ne se méprenne pas j’ai rien contre les gay hein, enfin là n’est pas le sujet du débat - Quelles créatures viles & frêles ! Elles tentent de vous séduire pour mieux vous poignarder, quand elles ne jouent pas tout simplement avec vous. Spencer s’était mis à se gratter la tête dans l’entrepôt, passant sa main dans ses cheveux à plusieurs reprises pour déloger le machinbidulechosetrucmuche qui faisait rire Lyson. Spencer cessa une fois devant le papi Moujo qui était surement le moniteur, ne voulant passer pour un idiot. Enfin, chose surement déjà faite grâce à la blondinette, merci Lyson La petite scène de la jeune femme fit sourire Spencer intérieurement, c’est vrai que niveau actrice.. Elle était pas mal. Une fois que le moniteur fut partit devant, Spencer lança discrètement à Lyson « Pas mal le coup de la pourrie gâtée, mais je serais toi j’éviterais ce genre de scène. T’es censée avoir 8 ans, je te signale. » Il ne put refreiner un rire franc, si Lyson continuait ainsi ils allaient se retrouver dehors En plus, elle ne savait même pas marcher cette nana quoi, elle venait de se rattraper sur Spencer. CRAAAC ! Et un tee-shirt foutu, un Elle abuse cette fille, je vous jure, c’était son tee-shirt fétiche -Ouais bon ok, gros mytho, il sortait d'un supermarché à 5$, enfin osef, Lyson était pas censé le savoir - Alors que Spencer s’était posté devant le petit miroir de la salle -histoire de regarder si, dans ses cheveux, se trouvait un truc quelconque-, Lyson était déjà en train de se changer. Enfin, cela Spencou ne l’avait pas encore remarqué, c’est lorsqu’il se tourna vers elle pour lui faire part, disons.. De son mécontentement au sujet de sa petit blague, qu’il s’était rendu compte que.. Plutôt canon, la pseudo-fille du secrétaire de l’éducation Il la regarda de bas en haut, bien forcé d’admettre qu’elle était bien foutue la blondinette. Lyson le tira de ses songes lorsqu’elle lui demanda si oui ou non il comptait se changer. Ôtant son tee-shirt à moitié déchiré au col, il lui siffla « Tu me dois un tee-shirt » Il ouvrit ensuite le robinet, fit couler de l’eau dans ses mains jointes pour former une petite cuve, eau qu’il lâcha juste au-dessus de la tête de Lyson, lançant amusé « Ca, c’est pour le truc dans les cheveux. » Il sourit malicieusement, gardant son visage proche de celui de la blondinette