La nuit venait de se coucher à New-York. Je venais de sortir de mon cours de danse, alors que ma mère m’avait envoyé un message quelque heure plus tôt, me prévenant qu’elle viendrait me chercher. Je n’avais pas spécialement envie. Toutefois depuis la mort de mon père, je m’étais renfermé sur moi-même et seulement la danse pouvait me rendre heureuse. Je sortais du gymnase, alors que la voiture de ma mère était stationnée quelque mètre plus loin. Arrivé à sa hauteur, elle me serra dans ces bras en me disant simplement
Alors, ma belle ton cours de danse ? Elle ne s’intéressait jamais à cela. Chaque fois, elle me reprochait de n’être pas une fille comme les autres. Et j’en avais terriblement marre.
Ça était, ma professeur m’a félicité encore une fois. Elle est très fière de moi ! J’aurais tellement voulu entendre ces paroles dans la bouche de ma mère. Jamais, elle ne m’a dit qu’elle était fière de moi, qu’elle m’aimait. Depuis sa mort, je me rendais compte qu’elle se fichait pas mal de moi. Peut-être que pour ça, je ne suis pas comme les autres. Je montais dans la voiture, alors qu’elle prit la parole
Super, mais sinon tu n’as pas un petit faible pour un des danseurs ? Et c’est repartie. Elle voulait vraiment que je m’énerve. Beaucoup pourront dire que c’est exagérer, mais je ne crois pas en l’amour. Du mois, j’y crois plus. Et ça depuis longtemps, je suis une rêveuse, mais pas une conne.
Tu le sais très bien maman, je n’ai personne en vue ! Elle soupira, montrant comme à son habitude son agacement. Elle me soulait, c’était un fait. A présent, je mourais d’une seule envie. Rejoindre ma meilleure amie, c’était la seule qui me comprenait.
Ariana, j’aimerais que tu t’intéresses au moins un minimum au garçon. Tu es une jolie fille, tu t’habilles bien, mais tu n’as toujours personne. Je commence à m’inquiéter ! Une mère qui s’inquiète parce que sa fille n’a pas eu de petit copain est une chose, mais le fait qu’elle me le reproche sans arrêt en est une autre.
Maman arrête ! Tu sais très bien que je passe la danse avant tout. Je n’ai pas le temps pour ces conneries ! Dis-je en levant les yeux au ciels. On n’avait même pas encore démarré. On allait encore se disputer et cela se finirait comme d’habitude. Je lui demanderais de me déposer chez Mona et y passerait la nuit à pleurer dans les bras de ma meilleure amie.
J’aimerais tellement que tu sois différente, que tu sois normal ! Un poignard au cœur ferait certainement plus mal que ces paroles. Ne montrant en aucun cas que cela m’a touchait. J’essayais de ne pas pleurer, de ne pas montrer ma faiblesse. D’une voix froide, je lui demandais
Dépose-moi, chez Mona ! Ce qu’elle fit après quelque seconde. La voiture démarra, un silence gênant s’était installé et on fit le chemin sans plus aucun regard. Elle me déposa chez ma meilleure amie, avant de partir.
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Elle me déposa chez ma meilleure amie. Je sortie de la voiture en claquant bien la porte. Me précipitant d’un pas rapide vers la porte de mon amie. Je sonnais une fois, deux fois avant que la porte s’ouvrit sur ma brunette préféré. Je me jetais dans ces bras, alors qu’elle me serrait fort. On s’était connu, il y a pas mal de temps, au cours de danse. Je lui avais appris la base en début d’année dernière et on s’était très vite entendue. Elle était la sœur que je n’avais jamais eue, on se complétait tellement. Elle me murmurait quelque chose dans l’oreille
Aria', mon cœur. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je me détachais de son étreinte, les larmes aux yeux. Elle comprit immédiatement ce qu’il s’était passé.
A ton avis ! Dis-je d’une voix tremblante. J’étais une fille très sensible, mais surtout fragile. Je faisais ma force en apparence, mais au fond de moi. Je n’étais qu’une simple fille comme les autres, trop fleur bleue. Elle me prit par le bras avant de m’emmener au salon. On s’assit sur le canapé. Ces parents n’étaient pas là, il travaillait tard le soir, mais j’avais toujours été la bienvenue chez eux. Même si depuis quelque temps, Mona voulait voler de ces propres ailes, ce qui est totalement normal.
Chérie, t’a mère elle ne comprend rien. Tu es une fille formidable, t’es peut-être différente des autres, mais c’est ça qui fait ton charme Elle avait peut-être raison, mais j’aurais voulu que ma mère soit différente. Avoir une mère présente, rien de plus simple.
J’en ai tellement marre si tu savais. A chaque fois, c’est le même discours ! Elle sait très bien pourquoi je suis devenue comme cela. Après la mort de mon père, je n’avais que la danse pour me sentir bien, pour évacuer toutes mes émotions. D’habitude, je détestais me plaindre, mais je crois que ce soir, j’allais sortir tout ce que j’avais sur le cœur.
Je le sais tout cela ma puce, mais que veux-tu ? Je suis la seule qui te comprends aussi bien. dit-elle en me faisant un clin d’œil. A chaque fois, elle avait le mot qui me faisait sourire. Une meilleure amie comme elle, c’est tellement rare. Je tiens tellement à elle.
Oui, on se complète tellement ! Arrêtons de parler de moi honey, alors ta journée ? Elle me souriait en me répondant quelque seconde après
A part que je me suis fait largué par Antony, rien de bien intéressant. Je fis de gros yeux. Il formait un si beau couple. Les mecs tous pareils, je vous jure !
T’es pas sérieuse Na’ ? Elle baissait la tête. Je détestais la voir comme ça, je me précipitais pour la prendre dans mes bras en lui disant
Tu étais trop bien pour lui, il ne sait pas ce qu’il perd, une fille tellement parfaite. En la serrant fort contre moi. J’avais besoin d’elle, tellement besoin de ma meilleure amie, mais quand elle allait mal, je l’étais aussi et vice versa. On avait une amitié tellement forte, tellement fusionnelle. J’avais de la chance de l’avoir.
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Mon corps ondulé en rythme de la musique, le cœur battant, l’envie de me dépasser. J’étais tellement bien dans cet élément. Je me sentais à ma place, dans cette salle de danse. Tout était en harmonie et la chanson se termina. Essoufflé, je m’arrêtais fière de moi-même. Je me dirigeais vers mon sac, sortant une bouteille d’eau, je bus quelque gorgée avant de prendre ma serviette. J’avais juste besoin de sortir de la salle, m’aéré un peu. Alors que je m’apprêtais à franchir la porte. Une conversation m’alerta quelque peu
J’ai vraiment besoin qu’on me donne des cours de danse. dit-il le jeune homme en regardant sa mère.
Tu sais très bien que je n’ai pas les moyens de convaincre une seule de mes danseuses pour toi Et c’est alors que je remarqua son regard sur moi. Il m’avait remarqué, je me sentais très mal à l’aise, surtout parce que sa mère venait de se retourner en me fixant. Je pris mon courage à deux mains avant de dire
Sans paraitre indiscrète, je pourrais donner des cours à votre fils. Cela ne me dérangerait pas. Dis-je légèrement peu sûr de moi. Je n’aurais jamais pensé qu’un jour, j’oserais dire cela. Pourtant, le garçon avait l’air tellement désespéré que je ne pourrais faire autrement. Et peut-être que ma mère pourra pour une fois être fière de moi, d’avoir un ami garçon. Quoi que pour devenir amis, faut déjà qu’on se connaisse un minimum. Et je détestais le regard qu’il me lançait. Il était la fois insistant, doux, mais il y avait quelque chose de beaucoup plus fort.
Tu me sauves la vie, ma belle. Si mon fils est bien entendue d’accord, tu pourras lui donner des cours. Je fis un petit sourire. Elle était très sympa, par rapport à ce qu’on m’avait dit. Je ne l’avais jamais eu comme prof de danse.
J’accepte avec grand plaisir mademoiselle Arina Il connaissait mon prénom. Je fus encore plus gênée alors qu’il s’approchait de moi avant que je réponds
Parfait alors ! On se trouve demain à 17h devant la salle de danse, d’accord ? Il hocha la tête, avant que je me dirige vers mon sac de sport, bouteille d’eau à la main. Je décidais de rentrer. Cela s’annonçais fort bien le lendemain, malgré la boule au ventre que j’avais à me retrouver seul avec lui.
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Quelques semaines plus tardDans les vestiaires du gymnase, j’étais en train d’enfiler mon short, ainsi que mon débardeur. Les cheveux attachés en queue de cheval. Enfilant mes baskets, prenant une bouteille d’eau, une serviette toute propre. Je rentrais en première dans la salle de danse qui était libre à cette heure-là. Commençant à m’échauffer en attendant que Bentley daigne arriver. Il était en retard pour la première fois depuis qu’on avait commencé les cours. Il était toujours en avance, comme quoi, on peut bien se tromper, n’est-ce pas. Je commençais quelque pas instinctivement, quand je sentis des bras m’enrouler le long de ma taille. Ce qui me surprit quelque peu. Je me dégageai de cette étreinte immédiatement, tout gênée par ce geste. Il me regardait en souriant, quoi qu’un peu déçu, par quoi, je n’en sais trop rien. Il prit la parole en me disant
Je suis désolé du retard ma belle, je vais me changer d’accord ? Je souriais pour simple réponse. Et il se précipita au vestiaire. Il ‘était très étrange avec moi en ce moment. Il tentait sans arrêt quelque approche quand on danse ensemble, même si ça ne me gênait pas plus que ça. C’était que professionnelle, il n’y avait rien d’autre. Il revint quelque minute plus tard, prêt à danser.
Tu t’es échauffé ? dis-je en le regardant dans les yeux. Il détourna le regard avant de répondre
Pas réellement, mais j’avais pensé qu’on s’échaufferait en dansant un slow ? Je fus surprise de cette question, mais c’est vrai que ça pourrait être une bonne idée.
Oui, pourquoi pas ! Je me baissais pour ramasser la télécommande qui était tombé à terre. Appuyant sur le bouton Play. Someone Like You d'Adele. Il me collait à son torse, avant que je passe mes bras autour de son cou, ces mains autour de ma taille. Il n’y avait plus rien d’autre que nous deux. Me laissant transporter dans la musique. J’étais tellement bien. On était tout simplement en accord, on se complétait parfaitement. Son regard si intense, doux à la fois me fit perdre tous mes moyens. Les dernières notes de la musique retentit, on avait le regard plongé l’un dans l’autre si proche, mais si loin à la fois. Je déposais un léger baiser sur la joue avant de me détacher en souriant. Le cœur battant à tout rompre, je ne comprenais pas ce qu’il se passait.
C’est parfait ! Il me souriait avant me tendre sa main pour commencer le cours de danse comme à son habitude.