Raconter son histoire c'est quoi dans le fond ? C'est une excuse pour se mettre en avant, passer pour un héros et se glorifier inutilement. À quoi bon fausser le jeu en vous exposant des faits à demi-réels le tout dans le but d'attirer les foules ? Pour ma part, je n'y vois aucun intérêt et je ne m'amuserais pas à vous amadouer. Non, la seule chose que je vais faire, c'est vous raconter, vous exposer ce qui me forgea, ce qui fit de moi l'homme que je suis aujourd'hui.
Je suis né il y a 25 ans, par une fraiche nuit de septembre, premier enfant d'une famille qui en portera quatre, je pris ma première inspiration au sein d'un hôpital fissuré de Sofia en Bulgarie. Vous l'aurez alors comprit, je ne suis pas américain. En réalité j'ai une triple nationalité, Bulgare du côté de ma mère et Anglo-Israëlienne du côté de mon père. Un métissage qui me fit grandir entre trois langues, trois cultures. Loin de m'en plaindre, il a toujours été normal à mes yeux de savoir s'entourer de personne venant de différent horizon, et encore aujourd'hui, je demeure sans aucun doute plus ouvert d'esprit que les trois quart de la ville.
Grandissant au coeur de la capitale Bulagare, je fus éduqué par ma grand mère au sein même de la maison. Les raisons ? Le manque certain d'argent. Mon père avait beau être avocat, il n'était que peu payer au vue de son acharnement à vouloir aider les plus démunie. Et ma mère, elle était professeur de danse et malheureusement, ses grossesses successives n'aidèrent en rien. Mais personne ne s'en plaignait à la maison. Nous savions que nos parents faisaient tous pour notre bien et lorsque mon premier petit frère arriva, je fus heureux de pouvoir enfin être moi aussi un héros. Il faisait bon vivre à la maison car malgré le manque d'argent, nous avions tous compris que si l'argent pouvait aider, le plus important était d'être aimé. Cliché ? Mais pourtant c'était vrai et venant d'un milieu défavoriser, je peux vous assurer que je préférais nettement passer des heures dans les salles de danse de ma mère plutôt que sur une console hors de prix. C'était une autre éducation, un apprentissage du respect et de la vrai valeur des choses. Pourtant, et malgré l'acharnement que mettait nos parents pour nous élever, les drames commencèrent à arriver. Il y eut déjà la mort subite de la dernière venu dans la famille, Katherina, morte à trois mois sans raison. Et puis, il y eut la maladie de Nikolaï, maladie qui nous força à déménager aux USA. Maladie qui nous poussa dans le Bronx, maladie qui commença à détruire notre famille.
Mon frère avait une leucémie avancée et le seul moyen de le sauver était de sacrifier les rêves de mon père pour gagner plus d'argent. Devenant alors un avocat d'assassin, le climat commença à se détériorer et lorsqu'il refusa une affaire, ma grand-mère fut abattu d'une balle dans la tête alors qu'elle nous ramenait à la maison après l'école. Si je n'avais pas réellement connu Katherina et donc avait été touché que de loin par sa mort, celle de ma grand mère m'anéantis. J'avais passer presque toute ma vie avec elle et la voir mourir et ne pas pouvoir la sauver… Ça m'avait brisé. Suite à cela, mon père commença à boire, devenant violent au point que ma mère dut se résoudre à divorcer pour le bien de tous. J'avais alors 17 ans, et je dus reprendre le rôle qu'il ne pouvait plus assumer. Gérant la famille alors que ma mère s'épuisait au travail, je devins adulte avant d'avoir pu finir mon adolescence. Devant faire face à bien des difficultés, donc la maladie de mon frère qui continuait de le détruire au point qu'une greffe de moelle devint inévitable. Acceptant de le faire, l'opération eut toutefois quelques complication et je restais de long jours dans le coma et lorsque je me réveillais, j'apprenais que mon frère n'avait pas survécu. Deuxième choc et sans doute le choc de trop qui me fit comprendre que bien que l'argent n'était que secondaire, il demeurait important.
Commençant alors à travailler sérieusement, je ne pris pas la décision bateau d'entrer dans la police, ou même de faire du droit, j'avais vu cette situation détruire mon père et je ne voulais pas vivre le même schéma. Non, je pris la décision de commencer des études d'architecte. Me focalisant, me concentrant, je devins assez sévère et dure avec le reste de la famille. En effet, je surmontais mon malheurs au travers du travail et je ne supportais plus de voir ma mère et mes soeurs s'enterrer dans la tristesse, il fallait bouger, il fallait évoluer ! Ne pas rester fixe, tirer une nouvelle force de ses faiblesses. Oui, il fallait évoluer. Finalement, je finis par quitter l'appartement ou nous survivions pour un studio d'étudiant à Brooklyn, moins stressant et plus prés de l'université, j'y repris une vie saine, du moins jusqu'à ce que je rencontre la mauvaise fille.
Oui, j'ai toujours eut tendance à bien ramer dans la vie, et je me devais d'avoir une galère avec cette fille. Sortant avec, il y eut un petit accident qui fit de moi l'heureux papa d'une petit Enora. Mais heureux papa célibataire étant donné que la maman décida de continuer sa vie sans sa fille. Ce qui n'était pas mon cas. Je n'allais pas l'abandonner, pas alors que j'étais responsable de sa naissance.
Je finis donc mes études avec elle, et c'est toujours avec ma fille que je finis par me retrouver à Manhattan, dans un duplexe en face de Central Park. Mais je n'étais pas arrivé là sans sacrifice et ma réussite sembla motivé le reste de la famille à ce sortir de leurs emmerdes. En effet, ma mère trouva un poste de consultante dans une grande école et contre toute attente, elle se remaria avec mon père. L'aidant alors à remonter là pente et à redevenir quelqu'un d'intègre. De leurs côtés, mes soeurs partirent dans l'artistique, l'une se risqua à la comédie et l'autre à la photographie. Gérant alors leurs emmerdes, elles se singularisèrent et démontrèrent qu'elles étaient tout aussi battante que moi. Non, j'étais fier d'elles, non, de tous. Mais je préférais ne plus vivre en communauté avec eux, je voulais protéger Enora.
Et en parlant de cette dernière, cela fait à présent six ans qu'elle est dans ma vie, six ans qu'elle me booste à aller plus vite, mais aussi à vivre mes rêves. Grace à elle, j'aide à donner des cours de danse aux enfants de son école. Un passe temps comme un autre qui me permet de me libérer et de m'exprimer. Oui, j'arrivais à diviser personnel et professionnel et je le vivais très bien. Je n'étais peut-être pas un modèle d'excellence, mais je savais que j'avais réussi à arriver là ou j'avais voulu aller. Oui, j'avais réussi et je ne comptais plus me laisser atteindre et détruire comme avant.