all in my head | léane

« Je peux savoir ce qu'il vous a pris enfin ? Ce n'est pas du tout de votre genre de faire des bêtises pareil. Vous devriez arrêter de trainer avec ses gens. Vous valez mieux qu'eux enfin.. » Si vous voulez vraiment tout savoir, non, je ne vaux pas mieux qu'eux. Eux, ils ont leur famille unies, leur vie-à-eux, c'est eux qui décident si oui ou non ils veulent faire si ou ça. Eux ils ont une vie. Moi je n'en ai pas. Voilà pourquoi je fais tout ça. Parce que je veux avoir un semblant de vie normal. Puisque je ne veux pas vivre éternellement dans l'ombre de mes deux parents hypocrite, snob et bête. Je veux vivre pour moi, pour moi seul. J'aurai dû lui dire ça. J'aurai dû lui expliquer que ça n'allait plus à la maison. Que mes parents se disputaient souvent et que dès qu'il y avait un invité, ils jouaient le couple le plus amoureux du monde. J'aurai dû lui dire que j'avais surpris ma mère avec le jardinier en train de faire "des jeux d'adulte". J'aurai dû lui dire tout ça. Peut-être que j'aurai du, ouais. Mais je me suis juste excusé et je suis retourné en classe, comme à mon habitude.
Je n'avais que 7 ans. Un enfant de 7 ans est-il censé voir tout ça ? Je n'en sais rien, je ne pense pas. Mais qui je suis pour le dire hein ? Je ne sais et ne savais rien du tout de ce qu'était la vie à ce moment-là. Je ne savais pas que j'allais galérer pendant des années après ça. Je ne savais pas comment j'allais finir. Je voulais être institutrice. Je rêvais, en couleur. Mes parents avaient déjà tout décidé. Je deviendrai soi avocate, soi présentatrice comme ma mère, si je suis vraiment bête. Malheureusement, je ne le suis pas. Et j'ai donc suivi la route qu'avaient tracée mes pères pour moi. J'ai commencé mes études de droit. Une grosse merde je vous dis. J'étais majeur certes, mais je continuais d'obéir à mes parents. C'est ma colocataire qui me l'a fait remarquer, à l'université. Elle avait raison. Je n'avais plus rien à leur devoir. Et je le leur ai dit, comme une imbécile. Que je faisais ce que je veux, de ma vie et que ce n'étais pas à eux de décider. Et je n'y étais pas allé par quatre chemins. Mes parents m'ont coupé les vivres, ils m'ont dit que comme j'étais assez grande pour faire ce que je voulais de ma vie, je trouverai aussi un moyen de trouver de l'argent. Mais j'étais cupide, irrespectueuse et je n'avais aucune humilité. J'étais snob, en gros. Et j'avais le culot de critiquer mes parents. Très vite, je me suis fait renvoyer de tous les jobs que j'avais trouvés. Et mon nom tourna un peu partout, et plus aucun patron ne voulait de moi. VIE DE MERDE.
Et là je me suis retrouvée sans un rond, viré de l'université, car je ne payais plus les cours, et à la rue. Je ne savais plus quoi faire. Mes parents refusaient de faire quoi que ce soit tant que je ne m'excusais pas auprès d'eux. J'ai refusé, j'avais tout de même ma fierté. Je ne savais pas quoi faire, et un jour où je traînais dans un bar miteux, un homme me proposa de venir dormir chez lui pour la nuit. Je savais très bien à quoi il s'attendait de ma part, mais j'avais accepté. Le refuge pour les femmes m'avait viré. Mais bizarrement il ne me demanda rien du tout. Je commençais alors une nouvelle vie. Il m'a appris à me démerder toute seule. Sans l'aide de papa et maman. Il était vachement plus âgé que moi, et il était aussi très mignon. Mais je m'en fichais. Il avait vraiment tout pour plaire. J'étais amoureuse de mon sauveur oui. Celui qui m'avait appris l'humilité, le respect et qui m'avait appris à surtout, à mettre ma fierté de côté et à assumer mes actes. Ce que je n'avais pas fait depuis un moment ou même, jamais fait. Il m'aimait comme une petite soeur. Mais moi, je voulais quelque chose de beaucoup moins.. fraternel. J'étais folle de lui, mais n'osais pas le lui avouer. Et lui que ressentait-il pour moi ? Je n'en savais rien, et ça me rendait plus que folle. Il avait le don, oui le don, de me rendre folle. Mais grâce à lui j'ai réussi plein de choses dans ma vie, j'ai trouvé un appartement, arrêté de vivre chez lui donc, repris mes études et je rêve de devenir institutrice. Travailler dans une superbe école, itout. Et lui bah, il reste mon sexy sauveur.
Je suis une fille unique, donc si mes parents meurent, j'hérite de tout leur argent. Et pas seulement de leur argent. De leur propriété dans différent pays, de l'argent de mes grands-parents (parce que oui, ma famille est riche depuis des générations..!), et bien sûr, de leur part dans des entreprises fructueuses. Mes parents font vraiment tout pour devenir de plus en plus riche. Ce qu'ils sont cupides je vous jure.. Mais bon, bref je ne suis pas là pour ça. Ils sont morts il n'y a pas vraiment si longtemps que ça. (snif) et j'ai donc hérité de toute leur bêtise, je suis maintenant l'une des cents personne les plus riches à moins de 25 ans. Parce que quand je dis riche, je dis vraiment riche. Tellement que j'en suis devenue folle. L'argent ne fait pas le bonheur. Mais il y contribue largement. Ma mère me disait souvent ça. Mais l'argent tue plus qu'autre chose. J'étais heureuse quand je n'avais pas d'argent. Quand j'ai hérité, je suis redevenue la jeune femme d'avant. L'égoïste, la snob et l'irrespectueuse. Et j'ai plongé dans un monde où j'avais failli plonger avant, avant qu'il ne me sauve. Dans la drogue, l'alcool et toute sorte d'autre débauche. J'ai appris comment ingéré de 5 façons différentes de l'héroïne. Tout en étant stagiaire dans une l'école maternelle. Et puis aussi ma drogue préférée, la marijuana. Je fumais des joints matin et soir. Ne laissant aucun répit à mes pauvres poumons. Et je prenais aussi occasionnellement de la cocaïne. Jusqu'à ce que mon sauveur ne me sauve encore. Il me tira de mon lit un matin, alors que j'étais plus que dans un mauvais état et m'emmena de force dans un centre de désintoxication. Il a fait ça plus de 8 fois. Avant que je ne me décide à vraiment changer les choses. Comme j'étais vraiment amoureuse de ce mec, et que je voyais tous les efforts qu'il faisait pour ne pas me casser la gueule à chaque fois qu'il me voyait dans des états pas possible. Et je voyais à quel point il tenait à moi. Je voyais tout ça, et j'ai changé, car finalement, je pensais qu'il m'aimait lui aussi. Je ne me drogue plus aujourd'hui. Et j'ai trouvé le courage il y a quelques jours, de lui avouer ce que je ressentais pour lui. Mais, il m'a juste répondu que c'était gentil tout ce que je lui avais dit, mais qu'il était gay. VIE DE MERDE.