Tout a commencé le 8 Mai 1993 à Galway, sur la côte Ouest de l'Irlande. Je suis née dans une petite famille simple et j'ai grandit dans ce pays qui semble si différent des Etats Unis. Il paraît que j'étais une enfant plutôt facile à vivre, mais assez aventureuse pour donner du fil à retorde à mes parents quand je décidais de partir vagabonder seule. Ma mère, Elen, était une petite femme rousse pleine d'entrain et de patience. Institutrice, son emploi du temps lui permettait de passer beaucoup de temps à s'occuper de nous, mon frère Manus et moi. Son éducation douce mais stricte a fait de nous des enfants bien élevés et équilibrés. Mais comme dans toutes les familles, il y a une tâche d'ombre. Elle nous a quitté il y a maintenant trois ans. Accident de voiture, un jeune ivre l'a heurtée de plein fouet. Une épreuve terrible pour toute la famille. J'ai donc pris sa place auprès de Manus et de mon père, qui avaient besoin d'un gouvernail. Seulement, à 17 ans, on ne sait pas grand chose de la vie. J'ai essayé tant bien que mal, mais le vide était impossible à combler. Cette perte m'a sans doute poussée à partir plus que quoi que ce soit d'autre. Mon frère a deux ans et demi de moins que moi, il vit toujours avec notre père, là-bas. Il veut devenir journaliste, un beau projet, non? Je me sens coupable d'être partie si loin de lui. Papa n'a jamais été très présent à la maison. Architecte occupé, il n'a jamais débordé d'affection pour qui que ce soit, même si je sais bien qu'il nous aime au fond, à sa façon. C'est comme ça, et puis c'est tout. Mon frère compte donc beaucoup sur moi depuis que Maman est partie. Mais il sait que malgré la distance, je ne le laisserais pas tomber, enfin j'espère...
J'ai donc évolué dans cet environnement heureux qui fut chamboulé, entourée de quelques cousins, à jouer dans les plaines et les collines de mon cher pays. Une enfance heureuse dont je ne peux pas me plaindre, une adolescence difficile mais qui m'a rendue plus forte. Vous connaissez l'Irlande? C'est un endroit incroyable, malgré la pluie. Ne vous méprenez pas, je ne regrette en rien d'être venue ici, à New York. Ici il y a de la vie, du mouvement en permanence, tant de choses à faire et à voir : le bonheur. Cet agitation m'a toujours attirée. C'est sans doute ici le paradis. Mais après tout, qu'est-ce que j'en sais moi, à 20 ans?
Ma scolarité s'est faite sans encombres bien que sans efforts de ma part. Dès le collège je me suis intéressée à la manière qu'avait les gens d'agir et de réagir. Ce n'est qu'au lycée que j'ai compris que j'étais faite pour la psychologie. Etudier les comportements, analyser et résoudre les traumatismes. Voilà ce qui me branche. C'est aussi à cette période que j'ai fait mes premières expériences, pas toutes positives d'ailleurs. Alcool, cigarette, sexe et même drogue, j'ai 'profité de la vie', comme je le disais, mais je commence à m'assagir, mes études sont pour moi une priorité aujourd'hui. Je ne prétend pas devenir une intello toujours fourrée dans ses bouquins, je compte bien profiter de New York et faire la fête, mais attention aux excès. J'atteindrais mes objectifs et je rendrais ma mère fière, où qu'elle soit.
Côté cœur, j'ai eu ma dose pour le moment, une grosse déception m'a vaccinée, je ne fais plus confiance. Comme tellement de jeunes filles, c'était le grand amour à mes yeux, les siens se retournaient sur toutes les filles qui passaient. Histoire banale. J'ai su assez jeune que j'étais autant attirée par les filles que par les garçons. Je l'assume totalement, on est au 21ème siècle oui ou non?
N'espérez pas en apprendre plus sur moi, je garde mes secrets bien enfouis et ne les divulgue pas facilement... Et me voilà ici, à New York, surtout grâce à une envie de voyager, de faire des rencontres, de vivre à cent à l'heure. L'ambition à joué son rôle aussi, bien sûr.
Je suis là. Soyez prêts.